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    Lady Oscar : Le destin d'une rose.

    Souple comme un jonc,
    des yeux couleur de ciel,
    des cheveux plus blonds que les blés,
    riche, de noble lignage...
    Pourtant, un cruel destin l'oblige à renoncer à l'amour et à manier l'épée.
    Pour sa Reine d'abord, puis contre ses adversaires.
    Une vie fulgurante, brève et intense comme le parfum des roses qu'elle aimait tant...


    Page 2 ( Nous sommes en Décembre 1755 )
    Heureux événement au Manoir du Général de Jarjayes.
    Pourtant loin de se réjouir, tous tremblaient à l'idée de la fureur du chef de famille
    lorsqu'il apprendra que le Nouveau-né est encore une fille...
    - Fou de rage à l'annonce du sexe de l'enfant, le Général s'emporte :
    « Nous n'avons pas besoin de femmes dans cette famille.
    Nous sommes militaires depuis des générations et nous protégeons les Rois. »
    Puis, se taisant soudain, il saisit l'enfant avec une lueur étrange dans les yeux...
    ... soulevant le nourrisson à bout de bras, il s'écria :
    « Peut importe ce que tu es, moi je dis que tu es un  garçon et je te prénomme Oscar ! »
    Ainsi fut scellé le destin d'Oscar François de Jarjayes.

    Page 3 ( 1769, Quatorze années plus tard... )
    Le temps avait passé, le Général avait respecté sa décision
    et Oscar reçut une éducation militaire.
    La jeune fille fut élevée en compagnie d'André, le petit-fils de la Gouvernante.
    - Le Général nourrissait de grands espoirs pour son fils.
    En accord aveS sa Majesté le Roi Louis XV,
    il fut décidé d'un duel entre le fils du compte de Girodel et Oscar
    afin de décider à qui échoirait la charge de Capitaine de la Garde Royale.
    - Refusant l'idée d'un duel spectacle pour une charge qu'elle refusait,
    Oscar provoqua Girodel en duel en tête à tête, juste avant le combat officiel,
    afin de sauver son honneur.
    La jeune fille domina sans problème son adversaire et l'emporta.

    Page 4
    -Le Général entra dans une fureur sans borne vis-à-vis d'Oscar.
    Il avait été humilié devant le Roi et la Cour, et il ne lui pardonnerati jamais cette trahison.

    Pourtant, Louis XV fit bientôt savoir au Général qu'il nommait Oscar Capitaine de la Garde Royale,
    au service de la future Dauphine Marie-Antoinette.
    Il avait eu vent de la défaite cuisante de Girodel, qui avait plaidé en faveur d'Oscar.

    Cependant, Oscar ne l'entendait pas de cette oreille.
    Ordre du Roi ou pas elle refusait toujours d'assurer la garde d'une femme et de porter l'uniforme.

    Le Général demanda donc à son ami André de la persuader de changer d'avis.
    Le jeune homme, quant à lui estimait qu'Oscar avait le droit de choisir sa vie
    et ne lui dit rien pour la convaincre.

    C'est alors que, contre toute attente, Oscar se présenta, devant tous,
    vêtue de l'uniforme de Capitaine de la Garde Royale.

    Elle avait fait son choix...

    Page 5 ( Un autre destin )
    Pour mettre fin aux guerres qui ruinaient l'Europe et leurs deux pays,
    la France et l'Autriche avaient conclu une alliance
    par l'union de l'Archiduchesse Marie-Antoinette d'Autriche,
    fille de l'Impératrice Marie-Thérèse, avec le Dauphin Louis, petit-fils du Roi de France.

    - La jeune princesse, âgée de quatorze ans, vivait heureuse au palais de Schönbrünn.
    La séparation avec sa mère lui fut très douloureuse.
    Le cortège de l'Archiduchesse quitta Vienne en grande pompe pour rejoindre une île
    au milieu du Rhin où devait se la cérémonie officielle du passage de la jeune fille
    aux mains du Royaume de France.
    Avant cette cérémonie, elle dut se séparer de tous ses effets personnels.
    Le roi Louis XV exigeait que l'Archiduchesse ne porte que des effets venus de France.
    Ce fut une épreuve douloureuse de plus pour la jeune fille.
    Les présentations achevées, le cortège prit la route de Versailles,
    escorté par la Garde Royale commandée par Oscar.

    Page 6
    -C'est en présence de Louis XV et de toute la famille Royale que les deux futurs époux furent présentés.

    Le jeune Louis un jeune homme timide, à l'allure pataude.
    Marie-Antoinette fut bien déçue en découvrant le jeune homme.
    Ils étaient si différents, et à l'évidence bien mal assortis.

    « Allez mes enfants, n'ayez crainte, je sais que vos deux cœurs pourront se reconnaître »
    dit le Roi pour rassurer les deux jeunes gens.
    Maladroitement, le jeune Louis embrassa sa fiancée sur la joue.
    Mais la raison d'État l'emporte et Marie-Antoinette est résignée.

    Le Roi quant à lui était ravi d'accueillir la jeune fille au sein de sa famille,
    et c'est en une somptueuse cérémonie que les noces furent célébrées à Versailles,
    devant toute la Cour.

    Page 7 ( La favorite du Roi )
    À Versailles, Marie-Antoinette occupe désormais une place de premier plan :
    la Reine s'étant éteinte elle est, de ce fait, la plus haute Dame de la Cour.

    C'est sans compter sur Madame la Comtesse Du Barry, favorite du Roi régnant sans merci sur la Cour,
    et se voir détrônée par cette adolescente Autrichienne.

    La Dauphine, en apprenant la nature particulière des relations que la Comtesse entretient avec le Roi,
    refusa de lui adresser la parole.
    Cette courtisane aux mœurs légères choque au plus haut point la jeune fille.

    Page 8
    Furieuse de se voir ainsi mise à l'écart par la Dauphine,
    la Du Barry use de mille stratagèmes pour garder son rang à la Cour.
    Rien ne change l'attitude de Marie-Antoinette.
    La comtesse se sert même d'Oscar, dont la popularité à la Cour lui serait bien utile :
    elle exige du Roi qu'Oscar choisisse de qui, d'elle ou de la Dauphine, sa mère sera la dame de compagnie.
    En espérant, bien entendu, qu'Oscar la choisira.
    La jeune Capitaine refuserait depuis toujours de prendre parti pour l'une ou l'autre,
    estimant que ce conflit ne la concernait pas.
    Maintenant que sa mère se retrouvait mêlée à celui-ci, elle décide de prendre le parti de la Dauphine.
    Face à cette victoire la comtesse n'en démord toujours pas et supplie le Roi d'intervenir,
    lui objectant que celui qui lui manquait de respect ne respectait pas non plus le Roi.
    L'affaire prenait des proportions inimaginables, conduisant la France et l'Autriche
    au bord d'un terrible conflit.
    L'impératrice Marie-Antoinette chargea même son Chancelier de rappeler la Princesse à l'ordre.
    Celle-ci s'entêta pourtant.

    - Louis XV convoque alors le Comte de Mercy, ambassadeur d'Autriche,
    et lui ordonne de raisonner la Dauphine.
    C'est à grand regret que la jeune fille s'exécute et présente ses vœux
    à la favorite lors de la réception de fin d'année.
    Triomphante la Comtesse éclate de rire et Marie-Antoinette s'enfuit en pleurant,
    se jurant de ne plus jamais reparler à cette femme.

    Page 9 ( Deux sœurs )
    Pour le peuple de Paris, la vie est dure.
    Pendant que la Cour danse et festoie, les pauvres meurent de faim.
    Le travail est rare et les prix augmentent sans cesse.
    Même ceux qui ont un emploi ont du mal à joindre les deux bouts.

    Ainsi, dans un misérable taudis des faubourgs,
    vivent Nicole Lamorielle et ses deux filles Jeanne et Rosalie.
    Jeanne rêve de grandeurs et de richesses.
    Elle refuse de travailler et d'exécuter les tâches que lui confie sa mère.
    La brave femme se démène tant bien que mal pour faire vivre sa famille,
    et elle peut heureusement compter sur l'aide de la douce Rosalie,
    sa fille cadette honnête et travailleuse.
    Cette dernière est d'ailleurs souvent citée en exemple à la paresseuse Jeanne, mais rien n'y fait.

    Page 10
    - La jeune fille refuse de se salir les mains,
    préférant mendier quelque argent aux aristocrates fortunés en carrosse.
    La plupart du temps, elle se fait rabrouer méchamment, mais elle ne perd jamais espoir,
    elle est prête à tout pour voir sa vie changer.

    Un soir, pourtant, elle accoste la voiture de la bonne Marquise de Boulainvilliers.
    Jeanne prétendit descendre des Valois morts, dans la pauvreté.
    Émue la Marquise décida de prendre la pauvre orpheline sous sa protection et de l'emmener chez elle.
    Jeanne accepte sans hériter, oubliant froidement sa mère et sa sœur dans la misère...

    Après le départ de Jeanne, la vie des deux infortunées empire.
    Leur mère tombe gravement maladee, elle ne peut plus travailler.
    Le peu d'argent que gagne Rosalir ne peut suffire à acheter des médicaments.

    Page 11 ( La vie à la Cour )
    Même si la vie à Versailles est assez agréable, il fut difficile à Marie-Antoinette de s'y adapter.
    En Autriche, elle menait une vie libre et sans contrainte.
    En France, la jeune fille devait faire face à nombre de devoirs, et suivre de nombreuses règles.
    De plus la Princesse s'ennuyait beaucoup.

    Au fil des mois, le jeune couple se révélait bien mal assorti.
    Passionné par la serrurerie, Louis passe son temps à la forge,
    occupé à des tâches assez peu dignes d'un futur Roi de France...

    Marie-Antoinette est, elles, d'un caractère plus frivole, aiment rire et s'amuser.
    Elle ne comprend pas les passions de son époux, et lui reproche de la négliger.
    En fait le Dauphin est très épris de sa jeune épouse, mais sa timidité le tend terriblement maladroit;
    ainsi qu'il le confie à Oscar lors d'une partie de chasse :
    « Elle est tellement jolie, je me sens tout petit devant elles ».
    Il la couvre de présents, espérant combler ainsi son absence.
    Mais la jeune femmes rêve d'autres choses.

    Un jour elle entend une de ces Dames de compagnie parler d'un bal masqué à l'Opéra.
    Elle décide de s'y rendre au mépris de toutes les conventions;
    après tout, qui la reconnaîtra avec un masque sur le visage...

    Page 12
    - Oscar, inquiète de son imprudence, décide de la suivre afin de la protéger.

    La jeune princesse s'amuse beaucoup.
    C'est tellement plus excitant qu'à la Cour, elle se sent libre de toutes contraintes.

    Elle fait ainsi la connaissance d'un Gentilhomme Suédois, le Comte Axel de Fersen.
    Ignorant qui est sa mystérieuse cavalière, le jeune homme osé lui ôter son masque afin de voir son visage.
    La beauté de la jeune fille l'ébloit.
    C'est Oscar qui le tire brutalement de sa rêverie,
    en lui objectant que l'on ne se conduisait pas d'une manière aussi triviale avec la Dauphine.
    Découvrant l'identité de la demoiselle, Fersen s'incline et présente ses respects à la future Reine.
    Mais il est déjà trop tard, le cœur de Marie-Antoinette est conquis...

    Page 13 ( Pour un simple caprice... )
    Depuis sa nomination au poste de Capitaine de la Garde Royale, la vie d'Oscar avait beaucoup changé.
    Elle passait à présent beaucoup de temps à Versailles pour accomplir son devoir.
    Son ami André l'accompagnait toujours, il faisait office de serviteur,
    tout en veillant sur elle du coin de l'œil, comme le ferait un frère.
    Depuis quelque temps pourtant Oscar se montrait plus distante envers lui,
    et le jeune homme souffrait de voir ainsi leur ancienne amitié mise à mal
    par les nouveaux honneurs reçus par Oscar.

    La jeune Capitaine passait beaucoup de temps auprès de la Dauphine.
    Il fallait bien que quelqu'un de confiance veille sur elle, elle était si imprudente !
    Elle ne savait quoi inventer pour tromper son ennui.
    Un jour, voyant la Comtesse du Barry chevaucher dans les jardins du palais,
    elle se mit en tête de fait elle aussi de l'équitation.
    Elle supplia tellement le Dauphin que celui-ci céda et lui fit cadeau d'un somptueux cheval blanc.
    C'est dans les jardins, devant un parterre de courtisans que la Dauphine devait prendre sa première leçon,
    sous la surveillance d'Oscar.
    Tout enjouée à l'idée de monter à cheval Marie-Antoinette se montra distraite et imprudente,
    tant et si bien que le cheval s'emballa, échappe à la surveillance d'André qui tenait les rênes de la monture.
    Il partit au galop, la Dauphine morte de peur sur son dos.
    N'écoutant que son courage, Oscar partit à son secours au grand galop.

    - Elle réussit à rattraper la jeune fille, et sauta sur son cheval en furie.
    N'arrivant pas à calmer la monture, Oscar se jeta à terre emportant la Dauphine avec elle.

    Elle ramena Marie-Antoinette inconsciente au palais.
    Les médecins examinèrent la Dauphine, la cour était à présent inquiète pour la vie de la jeune femme.
    Furieux, Louis XV diligenta une enquête afin de retrouver le responsable de l'accident.

    Oscar était au chevet de la Dauphine lorsqu'elle apprit la terrible nouvelle :
    André avait été arrêté et paraissait devant le Roi pour subir le châtiment dû à son imprudence.
    Il tenait les rênes du cheval et était tenu pour responsable de l'accident.
    La jeune femme se précipita alors dans la salle d'audience.

    Arrivée devant le Roi, elle s'agenouilla aux côtés d'André, tira son épée,
    et réclama pour lui les privilèges attachés à son nom.
    Que le Roi la punisse elle, puisque André était à son service.
    Étonné et admiratif de tant de hardiesse, le Comte de Fersen qui était présent se joignit à elle
    pour implorer le pardon pour André.
    Mais c'est l'irruption de la Dauphine, enfin éveillée, qui fit changer le Roi d'avis.
    André fut acquitté.
    À ce moment, Oscar s'effondra, succombant à la blessure qu'elle s'était faite dans sa chute.
    Elle fut ramenée au manoir de Jarjayes par Fersen et André.
    Lorsque le médecin voulut examiner Oscar, la gouvernante pria les deux jeunes hommes de sortir.
    C'est ainsi que Fersen apprit la vérité sur l'identité d'Oscar.
    Son admiration n'en ne fut alors que plus grande.

    Page 14 (Aujourd'hui je suis une fleur fanée, demain je refleurirai...)

    Plusieurs mois s'étaient écoulés depuis l'incident équestre de la Dauphine.
    Un jour le Roi fut pris de malaises.
    Sa santé déclina rapidement et les médecins désespérèrent de le sauver.
    Sachant que la mort du Roi lui ôterait tout pouvoir, la Du Barry ne quitte plus son chevet.
    Il était son soleil et sa lumière et elle le suppliait de ne pas l'abandonner.
    Puis les médecins diagnostiquèrent la variole, maladie mortelle.
    Sachant sa mort proche le Roi fit venir un prêtre.
    Celui-ci lui ordonna de se débarrasser de sa favorite pour le salut de son âme.

    La Comtesse déchue dû quitter le palais.
    On lui avait intimé l'ordre de se retirer dans un couvent.

    Sachant que la Comtesse avait beaucoup d'ennemis, Oscar décida de l'escorter.
    Elle avait été touchée par le dévouement de la favorite de son Roi,
    en une heure où chaque courtisant se demandait quel parti prendre pour ne pas tomber en disgrâce.
    Leurs privilèges leurs importaient plus que la santé de cet homme qu'ils honoraient hier encore.

    Le Roi mourut.
    Il fut enterré de nuit, seulement escorté de la Garde Royale.
    Le Roi est mort vive le Roi.
    Tous les regards étaient à présent tournés vers le nouveau Roi Louis XVI et la Reine Marie-Antoinette.

    Page 15 ( Un nouveau règne )
    C'était l'année 1774.
    Le Dauphin Louis et la Dauphine Marie-Antoinette furent sacrés Roi et Reine de France à Reims.
    L'héritier du trône devint Louis XVI-ème.
    Les cérémonies du Couronnement donnèrent lieu à de somptueuses festivités.
    Le couple Royal fut acclamé avec ferveur par une foule en liesse.
    Le peuple fondait de grands espoirs sur ses nouveaux souverains,
    mais, hélas, ils étaient bien jeunes et bien peu préparés à cette nouvelle chargent.


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